Le principe lucifer de bloom, l’ultraliberalisme et la nouvelle austérité

Le principe de Lucifer part du postulat d’un instinct de survie et d’une volonté d’expansion des superorganismes, des entités identitaires existant sur plusieurs niveaux, transcendant celui des individus. Il y analyse comment la violence est intrinsèquement liée à la nature de la société humaine puisque ces superorganismes doivent immanquablement entrer en compétition sur le mode darwinien.

Howard Bloom, en tant qu’un des pères de la mémétique se concentre sur le super-organisme pour proposer une analyse mémétique de l’histoire :

  • C’est une erreur méthodologique de centrer l’étude de l’évolutionnisme darwinien uniquement sur la compétition sélective :
    • Il faut également prendre en compte la compétition entre groupes ((en) group selection) et les inimitiés dues au problème du libre arbitre.
  • Il y a une évolution darwinienne des individus et des groupes, et une sélection de groupes
    • avec une tendance naturelle des unités élémentaires à se regrouper (symbiose, systèmes…) dans l’univers en général il y a une tendance à la complexité

Les 5 mécanismes structurant l’évolution des groupes 6 (les deux premiers assurent un équilibre) :

  • Les gardiens de la conformité ((en) conformity enforcers)
  • Les générateurs de diversité ((en) diversity generators)
  • Les juges internes (inner-judges) : ils conservent une homogénéité et une homéostasie)
  • Les redistributeurs de ressources ((en) resources shifters) (nutriments matériels et psychologiques) : récompense dans le mécanisme de sélection darwinienne
  • Les organisateurs de compétition entre groupes (intergroup tournaments) : sanctionnent et éliminent les plus faibles dans la sélection darwinienne (darwinisme social)

Ces 5 mécanismes créent l’Intelligence, au sens morphogénèse et de l’adaptation à des circonstances nouvelles, et non comme capacité d’abstraction. Face à la sélection darwinienne, Bloom prêche un activisme mobilisateur en soulignant le problème du choix et de la conscience.

Exemples 7:

  • les mésanges qui ont appris à percer les capsules de bouteilles de lait en Angleterre
  • les communautés d’insectes et d’animaux peuvent répondre à des questions logiques du même type que celles posées dans les tests de QI

Rappelez vous, il n’y a pas de crise économique, il n’y a pas besoin de travailleur et d’économie réelle. Mais alors c’est quoi l’austérité ? Ou pourquoi l’austérité n’est en rien la solution de l’occident ou des riches, et sort de cerveaux humains qui pensent en terme de guerre de classe mondialisé pour créer de la croissance. L’austérité pourquoi ? Est ce un investissement pour l’avenir posthumain ? NoN ? Ca ne sert donc à rien, remboursez la dette, il n’y plus d’austérité. MAIS Les riches ont gagné le monde ; tout acte politique depuis des décennies ou du néolibéralisme n’est qu’une troisième mi temps. En terme logique, dans les faits, l’austérité c’est la crise et inversement. L’austérité n’est alors qu’une extermination de classe ?

Ce que n’envisage pas howard bloom d’ailleurs, la fin des classes, et la fin de lutte pour la survie d’une manière ou d’une autre : on voit que bloom ne connait pas le neoliberalisme de reagan, et ne voit pas l’ultraliberalisme de ces dernières années comme STRATÉGIES DE GUERRE ET DE POUVOIR d’un groupe hyperclasse. Il y a également quelque chose qui peut battre le système capitaliste ou l’occident, un meilleur système non humain, transhumain, posthumain : sans frontière.

Malheureusement, Bloom se perd dans la dernière ligne droite dans un chauvinisme, à la limite du cocardier, sans intérêt sur le mode de « les USA vs le monde ». On a du mal à comprendre comment quelqu’un qui a pu construire une théorie, sur l’axiome incontestable de la lutte pour la survie et la domination, dans un registre aussi global peut soudain se perdre dans une vision partiale et si subjective.(…)

Santorum says Obama agenda not « based on Bible »

Pour Howard Bloom, Lucifer fait partie de Dieu. C’est-à-dire qu’il est non seulement une fonction de Dieu (ce qui est difficilement contestable dans l’Ancien Testament) mais aussi coexistant à Dieu (ce qui nous éloigne franchement du christianisme). Le Mal, nous dit Bloom, fait partie d’un plan évolutionniste. C’est le côté obscur de la fécondité cosmique. Il est nécessaire à la construction du monde par la nature. Il est, en réalité, l’alter ego de Mère Nature (le positionnement religieux de Bloom est curieux : on dirait qu’il prend appui sur le marcionisme, afin de justifier un panthéisme).

Le monde de Bloom, quoi qu’il en soit, est intéressant. Il est construit par la compétition entre les groupes. L’homme de Bloom est fondamentalement social (par les temps qui courent, voilà une pensée intéressante). Ce social qui fabrique l’homme obéit à cinq principes :

–          C’est un système auto-organisateur. Il fabrique des éléments de base, peu coûteux et jetables, et l’entéléchie du système construit ensuite une cohérence constamment renégociée.

–          C’est un super-organisme. Chaque organisme individuel n’est lui-même qu’une pièce jetable du système auto-organisateur humain.

–          Ce système produit des rigidités. Il renégocie sa cohérence avec des temps de latence. Ces temps de latence font partie des facteurs d’équilibre qui permettent à chaque sous-système auto-organisateur  de faire évoluer, brutalement, le système auto-organisateur global. Ces sous-systèmes se constituent donc eux-mêmes en super-organismes, qui se « pensent » collectivement comme autonomes à l’égard du système d’ensemble.

–          Sur le système auto-organisateur matériel, l’humanité plaque par conséquent un réseau neuronal, intégration des réseaux neuronaux individuels, organisé en super-organismes distincts.

–          Les sous-systèmes auto-organisateurs obéissent à un ordre de préséance. Par conséquent, la question se pose de savoir comment établir cet ordre, c’est-à-dire comment gérer les rigidités qui hiérarchisent les super-organismes, à la fois dans le domaine biologique et dans le domaine des réseaux neuronaux.

Ce sont pour Bloom ces éléments qui expliquent la persistance du Mal. Cette persistance n’est due ni à l’agressivité des mâles (les femelles peuvent être tout aussi féroce, généralement par procuration), ni à telle ou telle doctrine en particulier. Elle provient tout simplement du fait que le commandement « Multipliez-vous » exige une compétition pour savoir qui va se multiplier. Nous percevons ce mécanisme comme le Mal, parce qu’effectivement, il nous fait mal. Mais en réalité, c’est tout simplement le processus par lequel le système auto-organisateur d’ensemble se perfectionne constamment : la concurrence des sous-systèmes lui permet, en alternant phases de rigidité et saltations mutationnelles, de progresser sans cesse.

L’apport spécifique de Bloom, dans le cadre de cette vision darwinienne classique, est de souligner avec intelligence que ce sont les sous-systèmes qui constituent le facteur de rigidité, pas les individus. En d’autres termes, la conjonction de la nature et de la culture pousse les êtres humains à rechercher non pas tant la propagation de leur descendance que celle du groupe auquel ils se rattachent. Témoins, par exemple, les kamikaze japonais de 1945.  Et, c’est à noter, ce groupe n’est pas nécessairement défini sur une base génétique. Il peut s’agir d’un groupe structuré par un réseau neuronal de réseaux neuronaux, un sous-système de l’humanité « mentale » qui définit par contre coup un sous-système génétique en devenir.

Ce darwinisme des groupes s’explique par le besoin qu’ont les individus de s’inscrire dans un super-organisme cohérent. C’est pourquoi l’exigence de descendance collective prime l’exigence de descendance individuelle, et c’est pourquoi le darwinisme des individus est, selon Bloom, largement une erreur. En réalité, le véritable « étage » du darwinisme, c’est le super-organisme collectif. Pour Bloom, toutes les stratégies de pouvoir, depuis toujours, reposent en réalité sur cette dynamique spontanée : l’uniforme pour que les cellules du super-organisme reconnaissent amis et ennemis, la désignation de l’ennemi pour souder le super-organisme, la cohérence du réseau neuronal de réseaux neuronaux via la diabolisation de l’ennemi (qui permet d’expulser vers lui les facteurs de contradictions internes et de rentabiliser les frustrations individuelles en les recyclant dans la dynamique de groupe), etc.

L’originalité de l’espèce humaine, sous cet angle, est uniquement qu’avec l’invention d’un monde invisible, où des « gènes mentaux » se combinent pour fabriquer des idées, une dimension supplémentaire a été ajoutée aux super-organismes constitutifs du système auto-organisateurs. Cet étage supplémentaire rend possible des réorganisations très rapides, des systèmes fédérateurs d’une complexité et d’une souplesse sans équivalent ailleurs dans la vie terrestre. Surtout, les « gènes mentaux » ont rendu possible des mécanismes très sûrs et très complexes d’articulation entre les organismes individuels et le super-organisme collectif. Exemple : la propagation du christianisme, qui a « fabriqué » un super-organisme totalement neuf, en quelques siècles, en contaminant des millions d’organismes individuels avec un « gène mental » spécifique. Et pour Bloom (en cela résolument panthéiste, pour ne pas dire authentiquement satanique), peu importe en l’occurrence que ce « gène mental » dise ou pas la réalité humaine et sociale : il crée cette réalité, en contaminant les organismes individuels. Les hommes de Bloom adoptent d’ailleurs la réalité à créer non parce qu’elle est proche d’une vérité préexistante au réel, mais parce qu’ils ont besoin de ressentir la sensation de contrôle qu’elle leur donne sur le cours général du super-organisme en devenir. Et les hommes de pouvoir sont les plus prompts à s’en saisir, parce qu’ils savent que contrôler l’espace supérieur où s’affrontent les « gènes mentaux », c’est contrôler, tôt ou tard, l’espace inférieur où se meuvent les corps.

L’appétit de l’espèce humaine pour les « gènes mentaux » est encore renforcée par un instinct puissant : celui qui dit à l’homme que la capacité à construire de très grands systèmes fédérateurs est utile, voire nécessaire, pour transmettre ses gènes biologiques, ou en tout cas ceux de son groupe. Un super-organisme solidement charpenté par une infrastructure mentale collective est plus fort, plus capable de grandir. Les idéologies ne sont jamais que des « gènes mentaux » incubés directement par le pouvoir à cette fin. Et les religions, en tant qu’elles sont aussi des supports idéologiques, sont constamment récupérées par ce principe de Lucifer.

Pour l’Occident contemporain, conclut Bloom, il faut se méfier de la suite des évènements. L’Occident est un super-organisme ultra-compétitif, soudé historiquement par un « gène mental » complexe, doté de plusieurs variantes plus ou moins capables de coopérer. Son problème, c’est qu’il est devenu tellement dominant qu’il ne ressent plus la menace que peuvent faire peser sur lui d’autres « gènes mentaux ». L’islam, en particulier, est méprisé parce qu’il est matériellement très faible. Mais si l’on analyse le monde en terme de super-organismes collectifs mentaux, il est potentiellement capable de triompher de l’Occident – tout simplement parce que faible matériellement, il repose sur un « gène mental » d’une solidité exceptionnelle. D’autres mondes, presque aussi méprisés, se trouvent par rapport à l’Occident dans la même situation (Amérique Latine, Afrique). C’est pourquoi, dit Howard Bloom, les dirigeants du monde occidental doivent recartographier la planète, et s’intéresser davantage aux forces immatérielles – aux religions, en particulier.

Riches et puissants, les occidentaux ne se rendent pas compte que leur richesse crée leur faiblesse, leur décadence, et que leur puissance peut leur dissimuler longtemps l’affaiblissement dramatique de leur « gène mental » constitutif. Les mondialistes, continue Bloom, sont persuadés que l’enrichissement de la planète sur le modèle occidental fabriquera partout des répliques de l’Occident : ils se trompent. Plus que jamais, la compétition entre super-organismes est à l’ordre du jour, et les « gènes mentaux » vont continuer à s’affronter, pour savoir qui doit dominer, dans l’ordre de préséance. Les idées généreuses de paix universelle ne sont que le signe d’un affaiblissement du « gène mental » de l’Occident, avertit Bloom. Et l’étrange appétit de stabilité qui règne sur notre partie du monde n’est, en réalité, que la volonté de ne pas voir que dans la compétition entre les « gènes mentaux », nous partons désormais perdants. Il est temps, nous dit Bloom, de décider si nous allons refonder notre appétit de conquête, au nom d’un « gène mental » revitalisé.

Telle est la conclusion du « Principe de Lucifer ». Une conclusion, effectivement, très « luciférienne » – puisqu’on remarquera qu’à aucun moment, Bloom ne pose la question de savoir si, étant donné que la compétition entre les « gènes mentaux » est l’instrument d’un avancement de l’humanité vers la vérité, le recul de l’Occident, plutôt qu’un retour à l’agressivité, ne doit pas s’accompagner d’une mutation. Non pour rendre notre « gène mental » plus puissant… mais pour le rendre plus vrai.

NOTE: US Attn General Eric Holder on The US Killer Drone Policy (

Bienvenu dans la culture

The evaluation of whether an individual presents an “imminent threat” incorporates considerations of the relevant window of opportunity to act, the possible harm that missing the window would cause to civilians, and the likelihood of heading off future disastrous attacks against the United States…

[…]

The unfortunate reality is that our nation will likely continue to face terrorist threats that – at times – originate with our own citizens.   When such individuals take up arms against this country.. there may be only one realistic and appropriate response.   We must take steps to stop them [use drones to kill them when possible] – in full accordance with the Constitution [a hollow mention since they’ve already claimed, it doesn’t place any restraint on their powers]   In this hour of danger, we simply cannot afford to wait until deadly plans are carried out – and we will not.

La classe moyenne est pauvre et précaire, la classe moyenne va disparaitre


Documentaire : Classes moyennes, pauvres demain ? diffusé sur Arte en février 2011

Complétés par des statistiques éloquentes et les commentaires de Jean-Paul Fitoussi et du sociologue Berthold Vogel, les entretiens avec des Français et des Allemands de la classe moyenne font apparaître un fort sentiment de déclassement et de perte de niveau de vie. Le revenu est une première donnée objective possible pour déterminer ce qu’est la classe moyenne. Selon ce seul critère, elle regroupe tous ceux qui touchent entre 75 et 150 % du revenu moyen ( ce qui ne tient pas compte du niveau de vie, des conditions de travail du stress, des durées des contrats et du nombre de chômeur total dans la société , et du nombre totale de personne avec les mêmes qualifications demandant le même emploie ). En Allemagne, les statistiques font apparaître que cette classe moyenne se réduit depuis des années.Le revenu est une première donnée objective possible pour déterminer ce qu’est la classe moyenne. Selon ce seul critère, elle regroupe tous ceux qui touchent entre 75 et 150 % du revenu moyen. En Allemagne, les statistiques font apparaître que cette classe moyenne se réduit depuis des années : sa part dans la population est passée de 65,3 % en 1990 à 58,7 % en 2009. En France où la réduction n’est pas aussi sensible, la peur du déclassement est pourtant exprimée par les deux tiers de la population. Elle est avant tout suscitée par l’augmentation du coût de la vie, soit la part des dépenses de consommation hors achat de logement, passée de 21 % des revenus en 1979 à 36 % en 2005, et par l’envol des prix de l’immobilier, qui ont plus que doublé en l’espace de dix ans. Mais, souligne Jean-Paul Fitoussi, le concept de classe moyenne désigne aussi un processus dynamique par lequel les catégories les moins favorisées peuvent espérer connaître une progression sociale. Or dans les deux pays, les difficultés des jeunes, même diplômés, à trouver un emploi stable et suffisamment rémunéré pour être autonomes renforcent leur inquiétude et celle de leurs parents quant aux chances de conserver leur statut social. Et quand le chômage vient mettre à mal un équilibre précaire, les inégalités se creusent encore plus vite. La classe politique, de chaque côté du Rhin, va-t-elle bientôt prendre conscience de cette évolution alarmante pour la démocratie ?
Voir les évolutions du pouvoir d’achat (France, USA, Allemagne), du coût de la vie et de la précarité même pour cette classe moyenne.
Voir les évolutions de l’endettement (France, USA, Allemagne)
85% des diplômés, de cette classe moyenne, restent vivre chez ses parents
Entre 1998 et 2010 ; LE PIB A Doublé
Le salaire médian n’a pas changé, le pouvoir d’achat a baissé
La précarité s’est installé dans tous les milieux, et ceux dès la sortie des écoles. Le chômage a quadruplé.
Les travailleurs pauvres et précaire est l’avenir qu’on vous propose, c’est soit ça, la soumission absolue tout en devenant des mouchoirs jetables, soit la mort et la mort s’installe également 16 000 suicide par ans, et 150 000 tentatives.
Et les tampons que sont les « cadres », ingénieurs, et chef d’entreprises sont également soumis à ces pressions toujours plus forte et se suicident.
La retraite, l’avenir, ce n’est plus pour la classe moyenne, ni pour PERSONNE, dans ces conditions : dans ces règles du jeu, dans cette société.
La guerre de tous contre tous n’est pas la solution, par ailleurs ce n’est pas les meilleurs que l’on garde forcément : c’est toute la société que l’on détruit.
IL n’y a pas DE CRISE DE PRODUCTION
IL Y A UNE CRISE DU PARTAGE
IL Y A UNE CRISE DE LA VALEUR, EN ECONOMIE
Dans un monde ou le travail n’existe plus : il est l’heure de partager dans l’allocation universelle.
Une société qui prend plus que ce qu’elle donne est une société totalitaire : le société vous prend votre corps, votre âme, votre pureté et votre honneur : contre ? Même pas l’espoir de vivre … avoir un bout de pain au jour, le jour avec une épée au dessus de la tête.
Cela correspond à une spirale de la mort.
A qui profite le crime ?
Après avoir accepter de se confronter a la réalité, du problème
Quelle EST LA SOLUTION ?
A votre avis ?
TRAVAILLER PLUS ?
Ou PARTAGER PLUS ?
http://www.youtube.com/watch?v=BnMM…«  »I’m one of your middle class Americans. And quite frankly, I’m exhausted. Exhausted of defending you, defending your administration, defending the mantle of change that I voted for, » »My husband and I have joked for years that we thought we were well beyond the hot dogs and beans era of our lives, but, quite frankly, it’s starting to knock on our door and ring true that that might be where we’re headed again, and, quite frankly, Mr. President, I need you to answer this honestly. Is this my new reality ?, »

« Quite frankly, I thought my question would set the platform for a response that would almost be, oh I don’t know, whimsical, magical, very powerful on the fact that he does believe that he’s made progress, » Velma R. Hart later said on CNN.
« Je suis un de vos classe moyenne américaine. Et franchement, je suis épuisé. Épuisé de vous défendre, de défendre votre administration, défendre le manteau du changement que j’ai voté pour  »,

« Mon mari et moi avons plaisanté pendant des années que nous nous croyions bien au-delà de la hot-dogs et les haricots ère de nos vies, mais, franchement, ça commence à frapper à notre porte et sonne vrai que cela pourrait être où nous allons à nouveau, et, très franchement, Monsieur le Président, j’ai besoin de vous pour répondre à cette honnêteté. Est-ce ma nouvelle réalité ? « ,

« Franchement, je pensais que ma question aurait mis la plate-forme pour une réponse qui serait presque, oh je ne sais pas, lunatique, magique, très puissant sur ​​le fait qu’il croit qu’il a fait des progrès », Velma R. Hart plus tard, a déclaré sur CNN.

Que ferons-nous des humains quand les robots f(er)ont le travail ?

source

extrait :

Le chômage de masse augmente depuis le début des années 80. Et cela va s’accélérer :

  • non, le progrès technologique n’est plus synonyme de création d’emplois, ce qui ne doit pas être confondu avec la création de richesse ;
  • non, le progrès technologique et la société de la connaissance avec des postes à forte valeur ajoutée ne sont pas accessibles à tous. Nous n’avons pas tous les capacités, ni l’intérêt d’ailleurs, pour devenir ingénieur ;
  • non, tout le monde ne peut pas être formé et il faut le dire pour ne pas tomber dans cette hypocrisie malhonnête ;
  • non et cent fois non, une caissière de chez Carrefour remplacée par une caisse automatique ne pourra (presque) jamais devenir astrophysicienne, même si elle bénéficie des 100 millions d’euros de budget formation supplémentaire accordé à Pôle emploi par le président Sarkozy.

Tertiaire : Des bornes tactiles dans les fast food ( mac do, … ), et les cinémas ( pathé , …), et des caisses automatiques à carrefour, A la place d’esclaves humains trop chère


Mc Donald’s va remplacer les caissières par des machines

La multinationale du fast-food a effectué des tests et ça marche. Elle va donc l’étendre à l’ensemble de ses restaurants. Et remplacer progressivement les caissières par des écrans tactiles.

Les bornes de paiements remplacent un ou deux employés à plein temps dans chaque cinéma pathé : et deviennent le moyen de paiement mis en avant, avec plusieurs borne automatisés au lieux d’employés

Carrefour. La caisse automatique arrive

LCLteste actuellement, dans 10 agences à travers la France, de nouvelles bornes interactives double-écrans mixant technologies sans contact (Microsoft Kinect) et tactile. Les unités assurent une double-mission de promotion et de relations client.

TUEZ LE TRAVAIL TERTIAIRE : achetez sur internet

Explication scientifique de la destruction systèmique du travail ( du revenu et des vies ), dans le système société pour la classe inférieur moyenne, et supérieur : comme un CANCER en phase terminal

La démonstration de David Author

Skills, Tasks and Technologies: Implications for Employment and Earnings [contains color figures: not B&W printer friendly]

[Optional: Black and white version of paper for non-color printers]

  1. Un remplacement systémique par les taches de base ( et non le travail du point de  vue humain )
  2. Une distribution en réseau, mais avec des gros nœud d’entreprises ( c’est une pyramide la société vous vous souvenez : quelques personnes prennent les décisions )
  3. Considérer l’exponentiel de tout développement technologique
  4. La destruction du travail est alors une intégrale de la somme de toutes les taches en fonction du point de rupture et d’arrivé du nouveau produit sur le marché remplaçant l’ancien statu quo travail humain par du travail machine : ca va vite, ca va très vite encore plus quand c’est des giga entreprises multinationnales et des corporations qui lancent les changements et changent la vie des millards de personnes ( voir prochainement une petite photographie en chiffre de l’état réel de la société technologique )

Destruction et remplacement systémique du travail :  un système est composé de plusieurs sous éléments et processus : la métaphore exacte c’est le cancer lymphatique ( la volonté de progrès de notre société capitaliste ) contamine tous les organes et le cancer prolifère dans chaques organes, au niveau cellulaire. ( le travail dans la société ) remplacé par des organes artificiels, l’agriculture et l’industrie, le transport de matière comme le monde de l’information est déjà 100% MACHINE consommant énergie ( il n’y a pas besoin d’humain pour surveiller ou diriger ) : les autres travails qui sont en fait déjà des simulacres de travail « jouer au docteur », jouer  » au politique et philosophe ( de la cia : bonjour sarkozi et attali ) « , jouer au « vendeur de logiciel » … vont disparaitre : de plusieurs manières.

C’est encore plus compliqué pour que vous le compreniez

  • Il faut d’abord regarder en face la réalité : très peu de personne en sont capable, une douce illusion est toujours préféré par les IMBECILES ( vous le verrez dans un autre cas )
  • IL faut avoir un esprit capable de gérer un grand ensemble d’information systémique : il n’y a pas une chose qui remplace le travail, il y en a des millions, une jolie fresque
  • Et finalement on trouve les personnes incapables d’un changement radical, on va garder le capitalisme et le reproduire en essayant de changer des choses ( capitalisme mondiale ? capitalisme d’état , communisme ? capitalisme sociale : allocation universel ? Capitalisme féodale, esclavagisme ? )
  • Le docteur robot dit : N’ayez pas PEUR de votre inutilité, on va arranger ça.

QUelqu’un qui ouvre les yeux peut le comprendre aujourd’hui comme il y a 300 ans, ou même 2400 ans en chine. Des gens formatés comme vous vont avoir du mal a admettre le contraire de leur vie , une vie de mensonge : ou tout est inversé, quand le néo cons du capitalisme pronnent la valeur travail pour continuer l’esclavage : dans un monde qui n’a plus besoin de travailleur : c’est une maladie mentale.

MONTREZ MOI UNE SEULE PERSONNE QUI TRAVAIL VRAIMENT : UNE SEULE

UNE SEULE PERSONNE DONT LE TRAVAIL NE PEUT ETRE REMPLACE PAR UNE MACHINE

UNE

SEULE

UNE

Comme le dit le gentil bisounours ( aux dents d’acier ensanglantés  ) Ray Kurzweil :

  • Une petite invention peut mener à terme beaucoup de changement ( ouf heureusement qu’on omet de parler de vie humaine ca serait inhumain si on regardait en face )
  • ET la vitesse du progrès technologique est exponentielle …

MONTREZ MOI UNE SEULE PERSONNE QUI PENSE VRAIMENT

Voir aussi

Martin Ford The Lights in the Tunnel

Comment une automatisation inexorable tuera inexorablement l’emploi

Ou vers 70% de sans-emplois dans les trente ans

Liens externes

Robots Are Stealing American Jobs, According to MIT Economist

Automation Insurance: Robots Are Replacing Middle Class Jobs

Deux points (DTC) : TU ES LE PROCHAIN, IMBÉCILE, ET T’aime ca SALOPE : tu es bien domestiqué comme animal humain NON ?

Même pas besoin d’intelligence artificielle forte et intelligente et avec une conscience comme tu crois en avoir une … non non petit con ou petite chienne : ta conscience elle ne te sert pas, DONC tu mérites ton sort, NON ?. Remplacer un docteur, un journaliste, un écrivain, un scénariste, un metteur en scène; une vendeuse, un comédien, un présentateur, une petite suceuse, un économiste, un « capitaliste », un rentier, un politique, un ingénieur, un chef de projet, un système financier et un système d’armement : remplacer tout le MONDE : PAS DE PROBLÈME 🙂

Allons jusqu’au bout des choses : tout au fond

Je t’offre TOUT ce pouvoir  sur un plateau gratuitement : c’est un cadeau, ca ne se refuse pas et ca peut toujours servir

Qui c’est qui s’lève tôt le matin et qu’empêche les autres de dormir?
Les gens qui bossent.
Et qui c’est qui se gêne pas pour gueuler quand j’fais des boums?
Les gens qui bossent.
Ils s’occuperaient d’leurs enfants y’aurait d’jà moins de délinquants,
Les gens qui bossent.
Ils exploitent la planète, et puis tant pis si ça pète,
Les gens qui bossent.

Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, c’est que d’la racaille.
Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, faut les nettoyer au Karsher.

À cause de qui y’a que l’dimanche qu’y’a des bons trucs à la télé?
Les gens qui bossent.
Qui c’est qui s’dit vivement la retraite mais qui la touchera sûrement jamais?
Les gens qui bossent.
Qui c’est qu’en a marre de payer des allocs aux immigrés?
Les gens qui bossent.
Et surtout à cause de qui y’a pas d’boulot aujourd’hui?
Les gens qui bossent.

Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, ils sont égoïstes.
Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, heureusement Y EN A DES MOINS EN MOINS.

Ils ont plus peur de dire tout haut que les chômeurs ils sont feignants,
Mais qu’est-ce qu’ils sont contents de pas être à leur place.
Et puis tous les matins, ils prennent tous leur bagnole,
Et du coup à cause d’eux, y’a la guerre en Irak.

Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, ils ont vraiment rien d’autre à foutre.
Hooohooo, à bas les gens qui bossent.
Hooohooo, franchement y’a pas d’quoi la ramener.

Hooohooo, à bas les gens qui bossent!
Hooohooo, ils sont pas épanouis!
Hooohooo, eh allez on s’lâche!
Hooohooo, ils sont pires que les nazis!

Hooohooo, à bas les gens qui bossent!
Hooohooo, eh, ils sont pires que les nazis, c’est des Américains!
Hooo… Stop! Stop!

Martin Ford The Lights in the Tunnel

Stagiaires précaires : « Pour les jeunes, il y a du travail mais il n’y a plus d’emploi »

Ou comment règle t’on le problème des retraites par l’esclavage A VIE : bel avenir pour la jeunesse … ce n’est pas nouveau

Il faut demander au docteur qui fait caissière a mi temps si il est fondamentalement en accord avec la société.

« Sur le site de l’APEC 1/3 des offres sont des offres de stage, » et on y trouve des demandes de « responsable RH, analyste financier, libraire , etc. […] Un stagiaire coûte à son employeur cinq fois moins qu’un salarié au SMIC. Le choix est donc rapide, pour l’entreprise qui s’inquiète de son budget en temps de crise ! Avec 417 euros mensuels un stagiaire touche moins que le RSA et deux fois moins que le seuil minimum de pauvreté. Il n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise, n’a pas de droits ouverts au chômage, ne cotise pas pour la retraite … Les stagiaires étaient 1, 2 millions en France en 2008 soit déjà une hausse de 50% en 3 ans. » Les militants de Génération Précaire dénoncent le recours massif aux stages pour occuper des fonctions qui relèvent de l’emploi.

Communiqué de Génération Précaire, 27 octobre 2010

Un inquiétant phénomène est constaté en ce début d’année universitaire : les étudiants devraient être en cours, les jeunes diplômés à la recherche d’un emploi, or nombreux sont jeunes diplômés qui se réinscrivent à la seule fin d’obtenir une convention de stage… Alors même que cela est devenu illégal !

Pour le diplômé qui voit le trou grandir dans son CV, le stage reste une manière de rester actif et de gagner en expérience professionnelle, même si cela implique détruire son propre emploi en acceptant de se brader. Nombre de jeunes se réinscrivent donc à la fac pour faire des stages, renforçant malgré eux le dumping social. En acceptant cela, les universités bradent leurs élèves, et contribuent à détruire l’emploi des jeunes, en jouant le jeu des entreprises peu scrupuleuses.

Malgré le récent décret applicable au 1er septembre interdisant les stages post formation, des universités se livrent, contre inscription, à une distribution massive de conventions de stage. Ces inscriptions gonflent artificiellement les effectifs. L’intérêt est budgétaire mais met également en exergue la lutte entre universités et Valérie Pécresse sur la question de la professionnalisation des étudiants. Ainsi les organismes de formation pourvoient en stagiaires le marché du travail, laissant aux entreprises un choix que les jeunes n’ont pas : la possibilité d’obtenir pour 5 fois moins cher un jeune diplômé, déjà expérimenté, et d’autant plus flexible et volontaire qu’il acceptera le stage avec la promesse d’une embauche s’il fait l’affaire…

Un stagiaire coûte à son employeur cinq fois moins qu’un salarié au SMIC. Le choix est donc rapide, pour l’entreprise qui s’inquiète de son budget en temps de crise ! Avec 417 euros mensuels un stagiaire touche moins que le RSA et deux fois moins que le seuil minimum de pauvreté. Il n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise, n’a pas de droits ouverts au chômage, ne cotise pas pour la retraite … Les stagiaires étaient 1, 2 millions en France en 2008,(source Min. Ens. Sup.) soit déjà une hausse de 50% en 3 ans. Génération Précaire prévoit depuis la crise une explosion du nombre de stages qui ont remplacé les emplois détruits, et demande l’annonce des chiffres post-crise, qui est sans cesse reportée. Pour Simon, « Le fait que les chiffres post crise ne soient pas annoncés révèle le suivi défaillant du phénomène par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ».

« Pour les jeunes, il y a du travail mais il n’y a plus d’emploi. » affirme Hela. En témoigne le nombre de stages « offerts » sur les moteurs de recherche d’emploi. Sur le site de l’APEC 1/3 des offres sont des offres de stage, sur Monster les recruteurs demandent pour leurs stages à pourvoir immédiatement une « expérience significative » voire un « diplôme validé ». Sont proposés en stage des postes de responsable RH, analyste financier, libraire , etc. Ex. de stage à responsabilités chez Virgin Mobile=181&101[]=155http://www.village-justice.com/annonces/stagiaire-juridique-f-h/offres/26433 ?action=search&6[]=181&101[]=155] : « Diplômé(e ) de 3ème cycle (DEA, DESS, Magistère) en droit de la concurrence ou droit des affaires orienté droit des nouvelles technologies ou droit des communications électroniques, vous souhaitez mettre vos connaissances en pratique grâce à un stage conventionné ». Ou soyez stagiaire vendeur chez Norauto ! ou chez Christian Dior Couture qui recherche du monde pour les fêtes… « Goût prononcé pour l’industrie du luxe et la mode nécessaire ».


Source : communiqué Génération Précaire

Un robot a volé mon travail : L' »Automatisation » dans la Singularité

Source ( a corriger )

Est-ce que la robotique est en train de créer une reprise économique, mais sans emploi ?

OUI !!! Encore !!!

Des récentes analyses de l’École UCLA Anderson expliquent que la reprise de l’économie se fera, mais l’emploi disparaitra. Le rapport, publié la semaine dernière, prévoit que le PIB du pays continuera de prendre de l’ampleur l’an prochain, mais que le chômage restera probablement supérieur à 9% pour la plupart de 2011. Parmi les raisons de leur lente croissance de l’emploi ? L’Automation.

Pendant les récessions, les industries cherchent des moyens de réduire les dépenses et accroître l’efficacité – et une façon de faire est de remplacer les travailleurs par l’automatisation. Une fois que l’économie commencera à se redresser, de nombreux travailleurs – en particulier dans les secteurs manufacturiers – mais aussi dans tous les autres secteurs de l’économie – seront en fait remplacés par des machines et systèmes. Les emplois qui ne sont pas perdus directement par l’automatisation des États-Unis sont perdus à la concurrence délocalisée, à la fois des travailleurs étrangers et (vous l’aurez deviné) robots étrangers.

Edward Leamer, le directeur de la prévision, a déclaré au Los Angeles Times: «Si vous n’avez rien à offrir au marché de l’emploi qui ne peuvent pas être fournis mieux et moins cher par des robots, lointains étrangers, les immigrants récents ou des microprocesseurs, s’attendre à ce qu’il soit extrêmement difficile pour trouver le travail auquel vous aspirez, et le plan sur les travaux de maintenance à bas salaires à la fin d’une route longue et pénible des aspirations diminuées, quel que soit votre diplôme peut suggérer. « Pas exactement une lueur d’espoir, Leamer.

La perspective d’une reprise sans emploi est soutenue par deux tendances récentes, a fait remarquer Leamer: premièrement, que le PIB s’est redressé sans un grand soulagement pour les chômeurs, et, deuxièmement, que les entreprises de travail afin de maximiser l’efficacité, les travailleurs ont moins d’heures de travail. Alors que les entreprises apprennent à « faire plus avec moins», ils n’ont pas besoin tant de travail. Les suggestions du rapport UCLA fournissent une perspective à jour sur un débat de longue durée: comment l’automatisation impactera de plus en plus le travail de l’économie nationale ou mondiale ?

Comme nous avons couvert en Juin, les industries Robotics Association (RIA) se considèrent comme la création d’emplois(en, outre, le secteur des robots), car elle stimule l’économie en général et protège les industries américaines de l’externalisation. Ce n’est pas particulièrement surprenant de prendre, comme il le fait venir de la RIA, mais le point sur la concurrence étrangère est bien pris. Mais que pouvait offrir l’automatisation dans le long terme?

Les détracteurs voient l’automatisation croissante du travail comme l’ébranlement final de notre économie nous avons déjà examinés livre de Martin Ford Les lumières dans le tunnel, qui fait valoir que l’économie devient entièrement automatisé, les consommateurs n’ont pas de capital pour continuer à consommer et l’ensemble de l’économie mondiale sera paralysé. Je pense que c’est une perspective intéressante pour revenir à la réalité de maintenant, étant donné les projections récentes de reprise sans emploi pour cette période de récession (pour beaucoup, la prophétie de chômage n’est pas une dystopie, c’est une réalité). Vous pouvez maintenant obtenir un exemplaire du livre de Ford gratuitement.

C’est un débat complexe. Même si l’automatisation est le remplacement des travailleurs de l’homme, est-il finalement sauvé ces industries contre la concurrence étrangère (et donc, important pour l’économie des États-Unis)?  Comme Aaron a mentionné dans son précédent post sur la RIA, il semble que de nombreux emplois précédemment imaginés d’être « intouchable » par l’automatisation ne le seront bientôt plus. Cela pourrait élargir les types de diplômes rendus (ceux oh, disons scientifique) inutiles.

Peut-être la plus grande question est: quel type d’économie serait le mieux à même de fonctionner avec une industrie entièrement automatisée ? Si les robots sont de plus en plus surs dans les industries manufacturières et l’agriculture (ils le sont), et les autres d’industries vont suivre, comment les structures économiques doivent changer pour s’adapter à ce changement ? Est-ce notre infrastructure existante économique mal adaptée pour répondre aux changements qui se produisent? Quels sont les changements – peut-être des nouveaux  fondamentaux – qui devraient prendre place dans le paysage de travail où?

Au moins pour le moment, une industrie semble être une valeur sûre: la robotique. Cela sera jusqu’à ce que le robot prenne les décisions.

[Sources: UCLA, Los Angeles Times]

[Crédit image: CBD Marketing]

Partage ou Meurt : La Jeunesse dans la Singularité

Le livre en anglais : Share or Die , partage ou meurt réalisé par la génération Y sur la vie au XXIe siècle

La génération Y âgée de 20 ans et plus fait face à un ensemble de conditions extrèmes. Alors que seulement il y a quelques années les experts s’inquiétaient de la génération « moi », cette génération qui a aujourd’hui 40ans fait d’enfants élevés dans l’abondance matérielle et la vacuité culturelle, la génération du fric voit un réseau de jeunes avec des difficultés leur faire face :

– 85 pour cent des diplômés retournent à la maison avec leurs parents (Twentysomething Inc)
– Taux de chômage officiel – une mesure notoirement sous-estimée ne comptant pas la paupérisation et la précarisation d’une population de jeunes, surdiplomé, surcompétent. La précarisation touche gravement les jeunes avec un tiers plus élevé que celui de la population globale. (Bureau of Labor Statistics)
– Auto-emploi, qui est presque toujours précaire a grimpé de 27 pour cent entre 1995 et 2005. Avec les employeurs qui embauchent de moins en moins les nouveaux employés, à long terme un emploi sûr n’est pas réaliste pour de nombreux jeunes. (BLS)
– La vie des jeunes est devenue une telle impossibilité matérielle que, pour la première fois, les jeunes diplômés d’aujourd’hui font face au même niveau de chômage que la population générale. (BLS)

Juste au moment où les jeunes Américains semblent avoir besoin de conseils, la génération plus âgée est moins en mesure de lui fournir. Ayant vécu l’après-Seconde Guerre mondiale la prospérité, la plupart des parents d’âge moyen n’ont jamais connu un marché de l’emploi tellement détruit. Pour cette génération de jeunes adultes – «Y» ou «du millénaire» – l’avenir est flou et le présent n’est pas beaucoup plus clair.

Dans le même temps, les jeunes adultes de l’Amérique sont bien instruits et ingénieux. Ils sont l’avant garde de la croissance de la technologie informatique et des communications en ligne, et sont capables de partager. La crise actuelle présente une série de possibilités de rompre avec ce qui est cassé et de construire des communautés qui sont plus autonomes, durable et démocratique. Nous sommes au milieu d’une redéfinition forcée de nos valeurs, où « la bonne vie » sera plus sur les relations et les expériences que les biens et les titres.

Une conjonction de facteurs économiques et sociaux a constitué une génération, dont le New York Times titre que les formes traditionnelles d’organisation sociale (le lieu de travail, les jeunes familles nucléaires) sont sur le déclin, tandis que de nouvelles formes se développent dans leur sillage. Ce changement offre une foule de difficultés, mais un nombre égal de possibilités pour les jeunes à changer le monde.

C’est avec tout cela à l’esprit que nous commençons l’action PARTAGE OU MEURT.

Martin Ford The Lights in the Tunnel

Comment une automatisation inexorable tuera inexorablement l’emploi

Ou vers 70% de sans-emplois dans les trente ans

Martin Ford se présente en 4e de couverture comme le fondateur d’une firme technologique de la Silicon Valley, disposant de 25 ans d’expérience dans le domaine des ordinateurs et des logiciels. Mais en lisant son livre, on se persuadera qu’il est bien plus que cela. Nous dirions volontiers de lui qu’il s’agit d’un nouveau John Maynard Keynes. Il mérite ce compliment par sa capacité à proposer des visions critiques de la pensée politique et économique de son temps, à se projeter dans l’avenir et formuler en conséquence des propositions que les esprits conservateurs trouveront révolutionnaires.

La “vision du monde” qu’il nous propose est simple à résumer. Il montre que dans le cadre des lois du marché qui se sont imposées au monde entier depuis quelques années, le “libre” développement capitalistique des sciences et des technologies produira des sociétés invivables, dominées par une étroite minorité d’individus et d’entreprises ayant monopolisé les ressources de la nature et de la technique. Les technologies auront en effet partout remplacé le travail humain. Ces sociétés seront invivables parce que les 70 à 80 % d’humains ayant perdu leur place dans les cycles de production et transformés au mieux en assistés, ne pourront que se révolter contre les accapareurs du pouvoir technologique et économique. Ceci d’autant plus que la raréfaction prévisible des ressources naturelles et l’aggravation des crises climatiques réduiront encore leurs capacités de survie.

Le caractère paradoxal de Martin Ford est qu’il ne cède pas à la facilité d’écrire comme tant d’autres un nouveau manifeste contre la science et la technique, proposant comme si la chose était possible d’en revenir à des modes de production et de consommation du passé. Il ne conteste en rien les apports des progrès techniques, dont d’ailleurs les populations du monde entier se disent globalement satisfaites. Il ne conteste pas davantage la concurrence en soi, ni la recherche du profit par des entrepreneurs privés, sans lesquelles n’apparaîtrait pas selon lui de motivations à investir dans les nouvelles technologies. Il se borne à formuler une critique ancienne, remontant aux luddites anglais qui cassaient les métiers à filer mais que l’on oublie de plus en plus dans le déval technologique contemporain. Il s’agit du caractère à terme insoutenable du remplacement du travail humain par des machines: celles-ci ne tueront pas seulement le travail, mais elles tueront la consommation. Les salariés devenus chômeurs n’auront plus les moyens d’acquérir les biens produits par ces machines, même si les coûts en sont fortement diminués.

On a pu faire la même observation à propos de la délocalisation. Les salariés licenciés du fait de la délocalisation de leur entreprise n’auront pas les moyens d’acquérir les biens produits par l’entreprise délocalisée, même si ces biens leur sont proposés moitié moins cher qu’auparavant. Mais face à la délocalisation, des remèdes sont parfois envisagés: inventer des activités non délocalisables, compter sur l’augmentation des coûts du transport pour voir revenir les ateliers partis dans les pays à bas salaires… Face au “progrès technologique”, rien de tel selon Martin Ford n’est à espérer. Ce progrès frappera, si l’on peut dire, partout, à tous les niveaux hiérarchiques et de plus en plus sévèrement, générant des sous-emplois ou non-emplois pouvant, sur la longue durée, atteindre jusqu’à 70% des effectifs des individus de toutes qualifications en état de travailler.

Pour éviter les désastres ainsi diagnostiqués, Martin Ford propose d’en revenir à la régulation étatique, non pour freiner le développement technologique et les pertes d’emploi en résultant, mais pour ouvrir de nouvelles perspectives de croissance sociale reposant sur un meilleur partage des bénéfice de l’automatisation. Sa démarche est intéressante, à une époque où l’opinion publique américaine se soulève de façon d’ailleurs irrationnelle contre l’intervention de l’Etat, le big government. Mais les remèdes qu’il envisage sont-ils réalistes?

Notre site Automates Intelligents ne pouvait rester indifférent à ce débat, vu l’importance que nous attachons à l’observation des technologies et de leurs usages. Nous allons donc examiner dans une première partie la validité du diagnostic proposé par Martin Ford puis dans une seconde partie celle des solutions réparatrices qu’il recommande d’adopter.

Première partie. Le diagnostic

Le livre et la démarche qui le prolonge aujourd’hui, notamment par des articles et un blog, reposent sur une intuition ou plus exactement une conviction, qui avait été aussi celle de Keynes: un développement technologique exponentiel est en cours. Il se poursuivra inexorablement dans les années et décennies à venir. Il détruira de plus en plus d’emplois, non qualifiés comme qualifiés. Le phénomène, du fait de la mondialisation, touchera le monde entier. Il en résultera, si rien n’est fait, non un progrès social mais des crises en chaine à l’issue imprévisible.

En France, il ne fait pas de doute que les lecteurs de Martin Ford, s’il s’en trouvent, le rangeront dans la catégorie des prévisionnistes à la fois utopiques et pessimistes. Autrement dit l’auteur sera déconsidéré d’emblée. Pour les esprits forts à la française, le prévisionniste est quelqu’un qui, dès qu’il s’aventure au delà des mois à venir, risque d’être démenti par un événement qu’il n’aura pasenvisagé. Soit. Mais ne vaut-il pas mieux cependant disposer de prévisions que d’observations au jour le jour ? Acceptons donc de nous projeter dans le demi-siècle ou le siècle à venir.

Martin Ford sera considéré comme un prévisionniste utopique dans la mesure où il reprend , à quelques nuances près, le postulat popularisé par Ray Kurzweil et le Singularity Institute, celui du développement convergent et surtout exponentiel des sciences et des techniques. Est-ce une utopie? On peut, comme nous l’avions fait nous-mêmes dans divers articles, objecter que ce développement, au moment où il s’accélérera au point de devenir quasi exponentiel, se heurtera aux limites de notre monde fini, notamment en termes de ressources disponibles ou de tolérance du milieu naturel. Où trouvera-t-on notamment les matières premières (aujourd’hui on évoque le cas du cuivre ou des « terres rares »), nécessaires à la fabrication de tant de machines? De plus des catastrophes pourront survenir, guerres ou révolutions, provoquant la disparition des laboratoires et des centres de production. Mais sous ces réserves, pourquoi ne pas postuler comme Martin Ford que des découvertes aujourd’hui inattendues, imprévisibles, viendront repousser les limites du développement technologique, au moins sur la durée du présent siècle.

Reste à déterminer si l’avenir ainsi prévu sera heureux ou malheureux. Pour la plupart des économistes et sociologues qui se rallient à l’hypothèse du développement exponentiel des sciences et des technologies, l’humanité ne pourra qu’en bénéficier. De nouvelles ressources devraient ainsi remplacer celles aujourd’hui en voie d disparition. D’ici à 2.100, la Terre devrait ainsi pouvoir héberger 10 milliards de personnes disposant de niveaux de vie convenables, sans que l’environnement en soit complètement détruit. Or pour Martin Ford, nous l’avons dit, un facteur jusqu’ici peu évoqué interviendra pour rendre impossible cette issue favorable. Il s’agira du chômage généré par l’automatisation.

Un développement inexorable

Plutôt que critiquer superficiellement la démarche de Martin Ford, nos compatriotes auraient intérêt à comprendre les arguments utilisés. Il se trouve que l’auteur, contrairement à la plupart sinon à la totalité des économistes français, est parfaitement informé de la croissance inexorable des technologies de l’information, de l’intelligence artificielle et de la robotique dite évolutionnaire. Il les perçoit, à juste titre selon nous, comme capables de se répandre d’une façon automatique ou spontanée, sur le mode viral, dans toutes les activités sociétales et ce dans toutes les sociétés, sociétés développées d’abord mais aussi très vite sociétés en voie de développement ou sous-développées.

On pourrait qualifier cette vision de fantasmatique, exploitant une vieille peur encouragée par la science-fiction, d’une prise de pouvoir par les machines. Mais lorsque Martin Ford évoque l’intelligence artificielle et les robots, il se borne à décrire les systèmes qu’il voit se mettre en place dans des organisations civiles et militaires de plus en plus automatisées. Il ne s’agit pas pour lui de robots conscients désireux de dominer les humains. Il s’agit par contre de méthodes de production et de contrôle décidées par des chefs d’entreprise ou des stratèges militaires afin d’éliminer le plus possible les intervenants humains, compte tenu de leurs limites physiques ou psychologiques mais aussi compte tenu de la part aujourd’hui jugée excessive qu’ils prennent dans les coûts de production. N’importe quel responsable de grande surface le dira, des systèmes robotisés de gestion des étalages et des ventes coûtent cher à l’installation, mais ces coûts sont vite amortis s’ils permettent de se passer des vendeuses et caissières. De même des drones, bien que d’un pris élevé à l’unité, sont plus économiques pour intervenir au Pakistan que des forces spéciales.

Martin Ford fait appel dans sa vision de l’évolution du monde moderne à des facteurs explicatifs très proches de ceux que nous avons nous-mêmes évoqués en proposant le concept de systèmes anthropotechniques, systèmes associant symbiotiquement des humains et des technologies et se développant spontanément, dans une concurrence darwinienne impitoyable, pour la conquête des ressources et du pouvoir. Mais comme, malheureusement pour lui (!) , il ne n’a pas lu notre livre (Cf. JP..Baquiast, Le paradoxe du Sapiens) il reste très terre à terre, sur le mode du pragmatisme américain, dans la formulation de ses analyses et de ses préconisations. Nous verrons à la fin de cet article si nous pouvons faire mieux que lui dans les conclusions à retenir.

70% de sans-emplois dans les trente ans

L’originalité de Martin Ford ne découle pas du fait qu’il prévoit un développement exponentiel et quasi obligé des systèmes technologiques. Elle tient aux conséquences néfastes qu’il attribue à ce développement. Contrairement aux “Singularistes”, pour qui nous l’avons dit la Singularité devrait être bénéfique pour l’humanité, il invoque le côté noir que l’opinion même avertie se refuse à voir, la destruction des emplois à laquelle nous faisions allusion. Il estime que si l’automatisation des tâches productives de toutes natures se poursuit sur le mode actuel, clairement exponentiel, les sociétés du monde entier, dans quelques décennies, verront environ 70% de leurs activités, dans tous les secteurs économiques sans exception, réalisées par des machines quasi autonomes. On savait depuis longtemps que l’automatisation génère du chômage. Mais on avait jusqu’ici prétendu que les personnels licenciés retrouvaient de l’emploi ailleurs. Pour Martin Ford, il s’agit d’une illusion absolue.

Autrement dit, si rien n’était fait, c’est-à-dire si le système capitaliste libéral en vigueur aux Etats-Unis comme pratiquement dans le reste du monde n’était pas remplacé par un autre paradigme politique, on verrait 70% sinon plus de la main d’œuvre actuelle, toutes qualifications réunies, remplacés par des processus automatisés. Non seulement les populations correspondantes seraient condamnées au chômage, mais ne disposant plus des revenus de leurs anciennes activités professionnelles, elles cesseraient de pouvoir consommer, c’est-à-dire d’acquérir les produits des activités automatisées, produits industriels comme biens et services sociaux et intellectuels. De leur côté, les populations des pays pauvres actuellement sans emploi ou sous-employées ne pourraient bénéficier de la demande de biens de consommation provenant des pays développées puisque les revenus soutenant ces consommations seraient taries. Elles pourraient encore moins prétendre à être embauchées par les entreprises automatisées délocalisées ou nationales qui n’auraient aucun besoin d’elles.

A terme, les 30% de la population restant, constitués des forces techno-capitalistes qui auront monopolisé la mise en oeuvre des technologies émergentes au sein des systèmes anthropotechniques en pleine croissance exponentielle se retrouveront isolées dans la forteresse de leur puissance. Martin Ford n’emploie pas ces termes, mais on pourrait évoquer le spectre d’une humanité ayant divergé en deux branches: des post-humains surpuissants face à des humains ou sous-humains en proie à toutes les crises économiques, sociales et environnementales imaginables. Il attire l’attention par contre sur le caractère insupportable de cette opposition entre les nouveaux riches et les nouveaux pauvres, entraînant une destruction sociale accélérée dont les riches et les puissants pourraient selon lui devenir à leur tour les victimes.

Pour expliciter sa thèse, Martin Ford met l’accent sur plusieurs points dont il signale à juste titre qu’ils sont généralement méconnus ou incompris par les économistes et les hommes politiques

1. Aucune activité professionnelle n’échappera à l’automatisation, c’est-à-dire à des licenciements massifs. Les personnels qualifiés (l’auteur cite les médecins radiologues) n’y échapperont pas plus que les autres. Il en sera de même de pans entiers de l’économie jugés encore aujourd’hui gros employeurs de main-d’œuvre: agriculture, construction, santé, services aux personnes… Certes, l’automatisation créera de nouveaux emplois, ne fut-ce que pour superviser la conception, la fabrication et la maintenance des équipements. Mais ceux-ci seront bien moins nombreux en proportion que les emplois supprimés. Ils seront également, contrairement à ce que l’on croit généralement, moins qualifiés et donc moins motivants.

2. Les avantages multiples de l’automatisation pour les employeurs feront que les pays émergents comme la Chine seront les premiers à remplacer la main d’œuvre locale par les automates dont ils sont décidés à ne pas laisser le monopole aux pays avancés. Par conséquent les responsables des secteurs automatisés au sein des pays émergents n’auront aucun intérêt à recruter et former les millions de demandeurs d’emplois potentiels propres à ces pays. Avec un peu de retard sur les pays développés, les pays émergents verront se généraliser les licenciements et les pertes de qualification. Dans ces conditions, la Chine par exemple ne pourra absolument pas espérer pouvoir résorber le matelas de 500 à 600 millions de sous-emplois dont elle souffre actuellement. Il en sera de même par exemple de l’Egypte qui fait aujourd’hui l’actualité.

3. La délocalisation pratiquée par les industriels des pays développés vers les pays émergents, afin de profiter des bas salaires de ces pays, ne durera pas. Les activités délocalisée (par exemple les centres d’appels ou la sous-traitance des logiciels) seront les premières à pouvoir être complètement automatisées et par conséquent rapatriées dans les pays développées (notamment pour éviter les coûts de transport) – ceci évidemment sans re-création d’emploi dans les pays développés.

4. Dans les pays développés, la croissance sans création d’emploi (jobless recovery) due à l’automatisation, puis la mise au chômage massif de millions de travailleurs de toutes compétences, feront que les dizaines voire centaines de millions de chômeurs en résultant ne pourront plus consommer les biens produits par l’économie, même si les prix de ceux-ci diminuent. Ce sont en effet comme nous l’avons vu les salaires qui permettent les achats. Les seuls consommateurs restant, disposant du pouvoir d’achat nécessaire, seront représentés par une petite minorité d’hyper-riches qui ne pourront à eux seuls entretenir la croissance de masse qui seraient nécessaire. De plus, l’anticipation de futurs licenciements diminuera l’incitation de la grande majorité de la population à se former et à encourager un progrès technique dont les individus compétents ne seront plus les acteurs et les bénéficiaires mais les victimes. La déqualification atteindra tous les milieux sociaux, entrainant celles des études supérieurs. A quoi bon étudier si aucun emploi rémunérateur n’est à espérer.

Tout ceci ne veut pas dire, répétons le, qu’il faudrait selon Martin Ford, que les entreprises, les personnels ou des activistes hostiles aux progrès techniques s’attachent à bloquer ces derniers. Ceci serait ni souhaitable ni possible. Il faudrait par contre que les Puissances Publiques, en premier lieu l’Etat américain, décident d’un certain nombre de mesures permettant de tirer, au niveau du monde globalisé, les avantages de la révolution technologique en cours.

Observations critiques

On ne manquera pas de contester le catastrophisme de cette vision. Mais il faudrait avant de critiquer, réfléchir un peu. Prenons le cas de la production agricole dans les pays pauvres, Madagascar par exemple. On sait qu’aujourd’hui ce pays dispose d’importantes réserves de terres cultivables très mal valorisées par des agriculteurs locaux sans formation ni capital. Ils préfèrent généralement cultiver sur brulis dans ce qui reste de forêts primaires, accélérant la dégradation du capital foncier. De grandes entreprises chinoises ou sud-africaines ont commencé à racheter la terre (baux de 99 ans). Elles la mettent en culture avec des technologies très avancées, du type de celles employées dans les grandes exploitations agricoles européennes, où un seul cultivateur d’aujourd’hui produit autant que 50 paysans du début du 20e siècle. Ces entreprises n’ont aucun besoin des précédents propriétaires. Elles les entretiennent à ne rien faire dans des villages de regroupement propices à générer tous les maux imaginables. Les céréales et autres produits qu’elles obtiennent sont vendues par elles sur les marchés internationaux, répondant à la demande croissante de matières premières agricoles, notamment alimentaires. Le fait que les populations locales n’aient plus du fait du chômage induit la capacité de les acheter ne leur importe pas.

Si un planificateur omniscient avait décidé de tout cela, aurait-il fait différemment, tout au moins dans le cadre du capitalisme libéral? Cela n’est pas certain. Il paraît en effet évident que: 1. les peuples du monde ont besoin de céréales ; 2. Les agriculteurs autochtones traditionnels demeurant sur leurs terres ne parviennent même pas à satisfaire leurs besoins propres et ne peuvent pas par conséquent prétendre neutraliser des ressources potentielles dont l’humanité aura le plus grand besoin ; 3. Les grandes entreprises agro-industrielles n’ont aucune raison de refuser l’automatisation au profit de la sauvegarde d’une agriculture locale incapable d’obtenir les rendements dont elles ont besoin pour amortir leurs équipements ; 4. La vente des céréales ainsi produites se fera sur les marchés internationaux et ne dépendra donc pas du fait que les agriculteurs malgaches ayant perdu toutes leurs ressources ne pourront se porter acquéreurs. Il restera à l’Etat malgache, s’il en a les moyens, de veiller à ce que les anciens agriculteurs locaux devenus personnes déplacés ne se transforment pas en révolutionnaires insupportables.

Il paraît probable cependant que si notre planificateur omniscient avait accepté de sortir du cadre du capitalisme libéral, des solutions intégrant le progrès technique et la reconversion des agriculteurs traditionnels lui auraient paru possibles. Il aurait pu envisager qu’une Banque mondiale publique (inexistante aujourd’hui, comme on le sait), prête de l’argent à l’Etat malgache et aux agriculteurs autochtones traditionnels pour profiter des avantages de la haute technologie sans en avoir les inconvénients. Ainsi l’Etat ou des coopératives populaires auraient pu d’une part acquérir toutes les technologies nécessaires à une modernisation radicale de la production agricole et, d’autre part, reconvertir les 70% de ces agriculteurs qui ne seraient plus nécessaires à cette agriculture modernisée en vue de développer les nombreuses entreprises, elles-mêmes technologiques, nécessaires à la réhabilitation de la Grande Ile (lutte contre la sécheresse, l’érosion, la perte de bio-diversité, la protection des littoraux, l’absence d’infrastructure, etc.).

Mais on voit qu’ une telle révolution pacifique ne serait pas possible sans l’abandon du crédo en la libre-entreprise et le retour au concept d’Etat protecteur. Nous allons constater que c’est précisément ce que propose Martin Ford dans la suite de son livre, sans trop cependant oser s’affirmer défenseur du « big government » , attitude mal vue dans l’Amérique conservatrice d’aujourd’hui.

Deuxième partie. Solutions possibles

Pour contrebalancer les effets sociaux désastreux de l’évolution technologique imparable qu’il décrit, Martin Ford affirme que les Etats doivent impérativement intervenir. Il ne s’agirait pas de freiner le progrès technique, objectif impossible, mais d’imposer des mesures administratives rétablissant les équilibres entre des filières techno-capitalistes en plein développement et des populations qui seront de plus en plus incapables d’accéder aux produits de ces filières, par manque de pouvoir d’achat.

Comme Keynes, Martin Ford propose ainsi un retour à l’Etat qui est totalement en opposition avec le courant politique dominant actuellement aux Etats-Unis. Il n’a donc pas reçu selon nos informations un accueil très favorable outre-atlantique. Par contre son travail devrait fournir de précieux éléments de réflexion et de proposition aux partis de gauche européens comme d’ailleurs aux gouvernements plus ou moins autoritaires de la Chine et de l’Inde. Encore faudrait-il qu’il soit connu et discuté, ce qui ne semble pas être le cas tout au moins en France.

Des Etats protecteurs

Martin Ford entretient une conception de l’Etat qui est héritée de celle qu’en avaient les Pères Fondateurs de la République américaine: une puissance tutélaire, n’intervenant pas dans la vie économique mais susceptible cependant de venir au secours des citoyens lorsque les abus toujours possibles des acteurs économiques mettent en péril l’ordre social et la paix des esprits. C’est en s’inspirant de cette conception que Barack Obama avait récemment sermonné la firme British Petroleum responsable de la pollution géante dans le golfe du Mexique. Cette puissance tutélaire, pour une grande majorité des Américains d’aujourd’hui, devrait toujours pouvoir être appelée au secours en cas de crise grave. Elle serait alors d’une certaine façon l’intercesseur de la puissance divine à laquelle la plupart des Américains continuent à croire.

On peut noter que les mouvements de gauche en Europe ont depuis les années trente du 20e siècle entretenu une conception de l’Etat très voisine, Etat protecteur ou Etat providence. Les citoyens doivent pouvoir en appeler à l’Etat des malheurs de toutes sortes dont ils souffrent, que ceux-ci soient d’origine naturelle ou qu’ils découlent de l’exploitation capitaliste. On est loin d’une vision plus cynique et sans doute plus réaliste, popularisée au 19e siècle par Karl Marx, selon laquelle l’Etat n’est que le bras armé du patronat.

Or, s’inspirant de cette vision paternaliste de l’Etat, Martin Ford consacre le dernier quart de son livre à énumérer les solutions qui permettraient à la puissance publique, sans remettre en cause le libéralisme et bien entendu, sans freiner le développement exponentiel des technologies ni les licenciements directs en résultant, d’en compenser les effets négatifs. Ces solutions paraîtront naïves aux cyniques qui feront valoir les multiples fraudes, détournements et difficultés d’application en résultant. Néanmoins elles ont le mérite de remettre à l’ordre du jour des techniques fiscales ou sociales unanimement rejetées aujourd’hui par les partis de droite.

En simplifiant beaucoup, nous dirons que le principal outil proposé par Martin Ford pour compenser les effets dévastateurs de la généralisation du chômage dit technologique consisterait à taxer les entreprises et les personnes physiques bénéficiaires de l’augmentation de productivité du capital résultant du remplacement de la main d’œuvre humaine par une force de travail technologique. Les Etats ou les collectivités locales devraient donc, dans le programme d’action politique qu’il propose, mettre en place des impôts directs, du type de l’impôt sur les sociétés d’une part, de l’impôt sur le revenu ou sur la fortune des personnes physiques d’autre part. Ces impôts frapperont les entreprises et les classes sociales bénéficiaires de l’automatisation. Comme ces bénéfices sont supposés devoir être importants, les prélèvements fiscaux assis sur eux devraient l’être aussi. De la sorte, les collectivités publiques pourraient ne pas faire appel à d’autres sources fiscales pour faire face à leurs responsabilités régaliennes. Ainsi, les taxes portant les salaires seraient supprimées, afin d’encourager les entreprises à garder le plus longtemps possible les personnels en cours de remplacement par des machines.

Avec les revenus ainsi collectés, les Etats devront, selon Martin Ford, susciter la création d’activités susceptibles de procurer des revenus de substitution et surtout des motivations psychologiques aux personnes dorénavant sans emploi professionnel. Il n’est pas favorable cependant à la distribution de revenus minimum universels qui n’incitent pas les bénéficiaires à s’engager dans des efforts suffisants de formation ou reformation. Il envisage par contre un grand nombre d’activités, bénévoles ou faiblement rémunérées, qui permettraient notamment de prendre en compte les « externalités » auxquelles ne s’intéressent pas en principe les entrepreneurs capitalistes, la protection de l’environnement ou le soin aux personnes défavorisées par exemple.

Pourquoi pas des entreprises publiques?

Que penser de ces propositions ? Si elles étaient prises en compte par les Pouvoirs publics et donc par des majorités politiques, que ce soit dans les pays développés ou dans les pays émergents, elles auraient l’avantage, nous l’avons dit, de réhabiliter la justice sociale basique consistant à faire supporter par les riches l’essentiel des coûts de fonctionnement des Etats. Pas plus que les pauvres les riches ne peuvent se passer de la puissance publique, ne fut-ce que pour maintenir un minimum d’ordre social global que les milices et polices privées robotisées ne suffiront pas à garantir.

Mais au regard de la tradition fortement ancrée en Europe de l’entreprise publique et des services collectifs, Martin Ford paraîtra excessivement timoré. Plus exactement le respect révérentiel qu’il porte à l’initiative privée, fut-elle comme aujourd’hui dévoyée dans les bulles spéculatives du capitalisme financier, lui fait repousser tout ce qui pour lui s’apparenterait à du socialisme, sinon à du communisme. Pour lui, le concept d’entreprise publique renvoie à l’entreprise chinoise présentée comme corrompue et prédatrice.

Or si l’on y réfléchit, à supposer que l’automatisation des grandes activités de production et de recherche soit nécessaire, diminuant de façon drastique le nombre des personnels humains qui y resteront employés, pourquoi ne pas confier ces responsabilités à des entreprises publiques, travaillant dans le cadre d’une économie obéissant à un minimum de rationalisation d’ensemble planifiée sur le moyen et le long terme ? Parce que, répond Martin Ford, ce seront des bureaucrates ou des politiques qui dirigeront ces entreprises et proposeront ces planifications. Comme tels, pour ne pas se mettre en danger, ils refuseront les innovations à risque susceptibles de faire progresser les technologies et les sciences.

Nous dirons pour notre part que l’objection est enfantine. Les actionnaires privés des grandes entreprises sont aujourd’hui particulièrement hostiles aux prises de risques. Par contre, dans les grandes entreprises publiques dont l’Europe conserve quelques exemplaires, les ingénieurs et les personnels dirigeants n’ont jamais refusé l’innovation. Certes, EDF, Areva, la SNCF ou EADS – pour ne pas citer les hôpitaux – fonctionnent de plus en plus comme des entreprises de profit. Mais ces organismes ont quand même gardé un sens du service public que l’on ne retrouve pas dans leurs homologues de pays à la culture capitaliste libérale profondément implantée. Si les Etats européens les encourageaient, de telles entreprises de service public seraient parfaitement à même d’assurer à la fois une automatisation de plus en plus poussée des tâches le justifiant et la reconversion de leurs agents vers des activités de service public non encore assumées faute de ressources, et qu’elles prendraient en charge grâce aux bénéfices résultant de l’automatisation.

Plus en profondeur, nous ne pouvons suivre Martin Ford quand il annonce que faute des perspectives d’emploi fortement rémunérés actuellement offertes par les entreprises technologiquement innovantes, les personnels qui seront dans l’avenir licenciés par ces entreprises cesseront de s’intéresser aux développements des sciences et des technologies. La très grande majorité des chercheurs, dans tous les pays du monde, le font dans des laboratoires qui ne leur offrent que des CDD et des salaires dérisoires. C’est pourtant grâce à eux que la science avance.

Jean-Paul Baquiast

Pour en savoir plus : Voir le site du livre http://www.thelightsinthetunnel.com/